Ses regards, éblouis par des Soleils sans nombre,
N’apercevaient d’abord qu’un abîme et que l’ombre,
Mais elle y vit bientôt des feux errants et bleus
Tels que des froids marais les éclairs onduleux[1][2] ;
Ils fuyaient, revenaient, puis s’échappaient encore ;
Chaque étoile semblait poursuivre un météore[3] ;
Et l’Ange, souriant au spectacle étranger,
Suivait des 5’eux leur vol circulaire et léger[4].
Bientôt il lui sembla qu’une pure harmonie
Sortait de chaque flamme à l’autre flamme unie[5] :
Tel est le choc plaintif et le son vague et clair[6]
Des cristaux suspendus au passage de l’air,
Pour que, dans son palais, la jeune Italienne
S’endorme en écoutant la harpe-Éolienne[7].
Ce bruit lointain devint un chant surnaturel[8],
Qui parut s’approcher de la fille du Ciel[9] ;
Et ces feux réunis furent comme l’aurore
D’un jour inespéré qui semblait près d’éclore[10].
- ↑ Moore, A. d. A., p. 25 : Les feux livides qui rampent à la surface de la terre dés que le jour a disparu…
- ↑ Var : M, éclairs surcharge un mot illisible.
- ↑ Moore, A. d. A., p. 56 : Je suivais quelque comète voyageuse se dirigeant de loin vers des points lumineux.
- ↑ Var v. 19-20 : M, 1er main, Et l’ange curieux (corr. : curieuse) | Souriait à leur vol et les suivait des yeux. (corr. : et des yeux les suivait.) 2e main, Et l’ange, à voir (corr. : ces) doux jeux d’un royaume étranger, (corr. : en souriant au spectacle étranger,) | Souriait à (corr. : Suivait des yeux) leur vol circulaire et léger.
- ↑ Moore, A. d. A., p. 36 : En vain je prêtais l’oreille à la musique jadis si mélodieuse qui retentissait autour de mes sphères favorites.
- ↑ Var : M, Telle est la voix plaintive (corr. : Tel est le choc plaintif)
- ↑ Var : M, la harpe Éolienne. O, la Harpe-Éolienne. A-C3, la harpe éolienne.
- ↑ Var : M, un chant mystérieux
- ↑ Var : M, de l’ange curieux ; O, de la fille du ciel ;
- ↑ Var : M, prêt d’éclore.
