» Comment avez-vous pu descendre du saint lieu ?
» Et comment m’aimez-vous, si vous n’aimez pas Dieu ? »
Le trouble des regards, grâce de la décence[1][2],
Accompagnait ces mots, forts comme l’innocence ;
Ils tombaient de sa bouche, aussi doux, aussi purs,
Que la neige en hiver sur les coteaux obscurs[3][4] ;
Et comme, tout nourris de l’essence première.
Les Anges ont au cœur des sources de lumière.
Tandis qu’elle parlait, ses ailes à l’entour.
Et son sein et ses bras répandirent le jour[5][6] :
Ainsi le diamant luit au milieu des ombres[7][8].
L’Archange s’en effraie, et sous ses cheveux sombres
- ↑ Var : O, Ce trouble
- ↑ Var v. 117-118 : M1, 1er main, Ainsi pleine de grâce et pleine de décence | Éloa dit ces mots, 2e main, Un incarnat sacré, couleur (corr. : charme) de la décence, | accompagnait ces mots, 2e main, texte actuel.
- ↑ A. Chénier, L’Aveugle, 260 : Les trois enfants… admiraient…
De sa bouche abonder les paroles divines
Comme en hiver la neige au sommet des collines.L’image est empruntée à Homère, Iliade, III, 220 :
ὰλλʹ ὄ δή ῤʹ ὄπα τε μεγάλην ἐϰ στήθεος ἵει
ϰαὶ ἔπεα νιφάδεσσιν ἐοιϰότα χειμερίησιν. - ↑ Entre 120 et 121 : C1-D, un blanc.
- ↑ Moore, A. d. A., p. 30 : Quoique le jour eût disparu, ses ailes diaprées étincelaient de mille feux qu’animées de l’éclat d’Éden, elles ne tiraient que d’elles-mêmes.
- ↑ Var : D, et son bras
- ↑ Moore, A. d. A., p. 51 : Les diamants, semblables à des yeux qui brillent au milieu des ténèbres, furent surpris dans leur retraite obscure.
- ↑ Var : M1, Ainsi le diamant reluit parmi (corr. : luit au milieu) des ombres.