Page:Vildrac - Le Verlibrisme, 1902.djvu/31

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érudits, polyglottes et poètes à Ja fois, en somme, philosophes dans le sens analytique du mot ?

Oui, l’Art est universel ; nous devons admirer et glorifier les grands étrangers, les Shakespeare, les Byron, les Gœthe, les Poe ; mais c’est en leur langue maternelle, qu’ils eurent du génie, et ce n’est à la rigueur, qu’en cette langue qu’on les pourrait bien goûter.

Supposez un instant que ces hommes aient eu l’idée d’apprendre le Français pour écrire leurs œuvres ; supposez Flaubert s’initiant aux difficultés de la langue Allemande pour créer «Madame Bovary» : Que d’indécisions, que d’impropriétés dans l’ouvrage, où le génie percerait mal dans la forme, qu’on peut assez justement comparer à un miroir de la pensée, flatteur lorsqu’il est clair, et que