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au klondyke
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— Que veux-tu dire ?

— Dans quelques heures, nous allons essuyer une jolie bourrasque… peut-être même une tempête.

— Quelle différence y a-t-il ?

— La bourrasque dure peu, mais la tempête se prolonge parfois un jour ou deux.

— Il ne manquait plus que cela !

— Décidément, tu n’es jamais content.

— Sur quoi bases-tu tes prévisions ?

— Sur ce petit nuage blanc que tu vois là-bas et qui semble courir après nous… Le soleil commence à décliner à l’horizon ; ce sera sûrement pour cette nuit :

— Que devrai-je faire pendant ce temps-là ?

— Rester dans ta cabine, car, sur le pont, tu gênerais la manœuvre et pourrais être emporté par une lame.

Un coup de vent passa dans les cordages avec un sifflement lugubre.

Le capitaine bondit sur la dunette et, saisissant son porte-voix :

— Tout le monde sur le pont ! cria-t-il.

Le maître d’équipage descendit dans l’entrepont et répéta l’ordre de son chef.

En un clin d’œil les matelots furent à leurs postes.

— Attention ! cria alors le capitaine… Cargue la grande voile, le petit hunier et les perroquets !

Ces différents commandements furent exécutés avec une rapidité et une précision prouvant que Charles Vernier avait bien choisi son équipage.

Le soleil avait complètement disparu et la nuit venait rapidement. Les vagues bouillonnantes avaient pris subi-