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CHAPITRE II.


Quelques traditions sur Pindare.


Nous avons essayé de rendre manifeste, par un type présent et familier pour nous, ce génie du poëte thébain si difficile à expliquer et à traduire : ajoutons-y quelques souvenirs de l’antiquité sur sa vie. La Grèce savante avait élevé un temple à Homère ; mais elle ne se vantait pas de posséder sa statue, et l’image authentique de ses traits n’existait nulle part. Thèbes n’avait pas la statue de Pindare, mais seulement son tombeau. Né cent soixante-quatre ans avant la naissance d’Alexandre, il appartenait à l’âge le plus florissant de la Grèce, aux commencements de cette époque, sans égale pour la durée comme pour la grandeur, qui va du génie d’Eschyle et de Sophocle au génie d’Aristote.

L’histoire avait cessé d’être fabuleuse, et ce qui pouvait se rencontrer de merveilleux dans les souvenirs liés au poëte thébain ne tenait qu’à l’excès de l’admiration populaire. On raconta que, dès sa première

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