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LE TEMPS

défit sa robe, & on vit en effet une telle singularité : le Soleil y étoit gravé comme il auroit pu être par un effet de l’art & cette partie de lui-même jettoit un éclat semblable à celui du diamant le plus parfait.

La Famille de Zerbeke n’avoit pas besoin de cette nouvelle preuve pour le reconnoître, & pour être convaincue que ce Prince lui appartenoit ; mais elle en fut pourtant fort aise, pour ôter tout prétexte aux séditieux de supposer que l’on faisoit passer ce jeune homme pour le fils de la Reine, afin de le soustraire avec elle à la punition qu’elle auroit justement méritée, si l’accusation de Mouba se fût trouvée véritable.

Le Peuple reçut cet événement à sa façon ; outré en tout, non-content de témoigner la joie qu’il en ressentoit, il demanda avec tant de fureur la punition de Mouba, qu’il n’auroit pas été sûr de la retarder davantage. Le perfide, après avoir eu la douleur d’apprendre cette histoire au fond de son cachot (ce qui fut pour lui le plus affreux des tourments,) fut enfin abandonné à la rigueur des Loix, & finit sa coupable vie par les supplices qu’il avoit mérités.

Cependant la Reine, persistant toujours dans le dessein de renoncer au Trône,