Aller au contenu

Page:Villey - Éléments de thermodynamique cinétique.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58
J. VILLEY.

forces qui tendent à réincorporer les électrons libres dans les atomes ionisés ou dans les métaux[1].

À ces forces électromotrices vraies, on peut ajouter encore des forces fictives de diffusion : Une circulation orientée des particules portant les charges électriques peut en effet résulter de leur seule énergie cinétique thermique, si leur répartition n’est pas homogène. Le mouvement de transport est assimilable à celui que produiraient des forces fictives ; mais l’énergie ainsi fournie au courant est simplement empruntée à l’énergie cinétique moléculaire : Nous appellerons donc forces électromotrices thermiques, ces forces électromotrices fictives.

Ces écoulements de diffusion tendent à rétablir spontanément l’homogénéité de répartition. Les forces électromotrices thermiques, pourront cependant intervenir de façon permanente, si de véritables forces électromotrices entretiennent l’hétérogénéité de répartition qu’elles manifestent et qu’elles tendent à faire disparaître. Autrement dit, les forces électromotrices thermiques s’introduiront comme des forces électromotrices secondaires.

Nous entendons par là qu’elles sont une conséquence des forces électromotrices vraies ou forces électromotrices primaires, mais nullement qu’elles sont moins importantes qu’elles. Par exemple, lorsque l’on analyse le fonctionnement d’un couple thermo-électrique, on s’aperçoit que les forces électromotrices thermiques, provoquées par le jeu des forces électromotrices réelles (électroniques), subsistent seules dans le bilan énergétique global : Les forces électromotrices vraies ont une somme algébrique nulle, du fait que, dans les remplacements mutuels d’électrons tous identiques entre eux il n’y a aucune modification de leur énergie potentielle totale ; elles ne servent donc qu’à entretenir les forces électromotrices thermiques.

Dans ce dernier cas, l’énergie du courant est tout entière empruntée à l’énergie thermique du circuit. Mais, si l’on veut maintenir un régime permanent, il faudra utiliser des sources de chaleur pour maintenir les températures constantes là où le mécanisme des diffusions diminue, ou accroît, l’énergie thermique. L’énergie du courant devient alors l’équivalent de la somme algébrique des quantités de chaleur fournies par ces sources.

  1. On a déjà indiqué que les forces de cohésion, les liaisons chimiques, et les forces