du conte, ne se missent à crier : « Ah ! cela, c’est impossible ! » Cela est, pourtant : et, demain, cela n’étonnera plus personne. ― Par bonheur, j’ai prévu le cas actuel… J’aurais bien là certaine bobine…, mais non : loin de moi l’idée de le chatouiller d’une étincelle ! ― Tenez, j’ai là-bas mon aérophone de chevet, auquel correspond ce téléphone-ci : j’estime qu’il suffira pour lui, voire pour tout le quartier.
Ce disant, il avait appliqué au phonographe l’embouchure encapuchonnée d’un appareil voisin du premier.
― Pourvu que, là-bas, les chevaux ne se cabrent pas dans la rue ! murmura-t-il.
L’instrument répéta sa question.
Trois secondes après, la voix de basse de tout à l’heure, mais précipitée et provenue évidemment d’un homme éveillé en sursaut, sembla sortir du chapeau que lord Ewald tenait encore à la main et qui touchait, par hasard, un condensateur en suspens auprès du jeune homme.
― Hein ! quoi ? ― Est-ce que c’est le feu ?… criait la voix tout effarée.
― Là ! dit Edison, en riant : voilà notre homme sur pieds.
Il prit le cordon du premier téléphone, qu’il emboucha lui-même cette fois.
― Non, Martin ; non, mon ami : l’avertisseur n’est qu’à dix-huit degrés ; rassurez-vous. Seulement, faites parvenir, à l’instant même et en mains, la dépêche que je vais vous envoyer.
― J’attends, monsieur Edison, répondit la voix, plus calme.