Page:Villiers de L’Isle-Adam, Premières poésies, 1893.djvu/22

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III


<poem>Et pourtant nous avons, frères, dans cette vie, D’indicibles instants pleins de mélancolie,

Où l’homme, consolé,

En contemplant les cieux dans leurs ombres splendides, Leur jette avec amour, les paupières humides,

Un regard d’exilé !

Amis !... rêvons alors, eh ! rêvons en silence, Le cœur demi-noyé d’amour et d’espérance !...

— Cela dure si peu !

Quand la réalité soulèvera son voile.. Eh bien !... le songe ira là-bas, dans une étoile...

Et nous dirons : « Adieu ! »