Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/172

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ils sont immobiles, la main droite appuyée sur leurs longues épées.
Ukko vient s’accouder au dossier du siège d’Axël.

— Je prétends être en droit d’en user à ma guise, ici, quant aux faits que l’on vient de reprendre en ma conduite — et j’accepte, si bon semble, l’interrogatoire.

Le Commandeur, impassible, l’épée au poing, demeuré debout au fond de la salle

Je disais, monsieur, qu’il serait, pour vous, du plus élémentaire devoir d’aviser, à l’instant même et avant toute rencontre, l’État dont vous relevez et qui, protégeant, ici, votre hérédité, vous permet d’y parler en maître. Vous êtes son sujet et, comme tel, vous devez saisir, d’un avertissement, soit ses hauts trésoriers, soit ses princes, soit, enfin, ceux de ses représentants qui, sanctionnant, en son nom, la Probité de tous, le formulent et en sont les mandataires.

Axël, détaillant très froidement ses paroles

Oh ! si leurs pareils se fussent dispensés, jadis, de faire massacrer mon père, afin de ressaisir, en sous-œuvre et à leur tout personnel profit, le Trésor officiellement confié par eux à son épée, — et dont leur traîtrise laissait, quand même, responsable sa mémoire militaire, — les insignes