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d’antiques lampes d’argile, de démesurés ossements d’animaux d’espèces disparues ; — des herbes desséchées.
Sur les murs, des trophées d’armes anciennes, des oriflammes orientales, — de très vieux portraits de châtelaines et de hauts barons de Germanie. Entre des armures sarrasines, d’énormes vautours et de grands aigles fauves sont cloués, les ailes étendues.
Au deuxième espace, à droite et à gauche, portes ; tentures en tapisseries de haute lice devant les portes.
Au milieu de la salle, table dressée pour un festin ; des peaux de renards et d’ours noirs sont jetées aux pieds de deux sièges de forme surannée, placés aux extrémités de la table, se faisant face.
Un grand vieillard, assis auprès de la cheminée, examine des armes qu’il achève de fourbir. Il est vêtu d’un surcôt de laine brune, serré par un ceinturon de cuir, et d’un vieux pantalon de cavalerie de même étoffe et nuance que le surcôt. Il porte le béret prussien sur ses rares cheveux blancs coupés en brosse. Il a la croix de Fer sur la poitrine.



Scène première

MIKLAUS, seul

Là ! — Ces carabines, ces couteaux de chasse… tout reluit ; la gourde est pleine de kirsch : gare, les loups !