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Hartwig, frissonnant

Non. — Brr ! n’épargne pas les sarments ; il faut que cela flambe ! — Oh ! quelle humidité tombe des pierres, ici ! — L’autre aile du château est moins rude, il me semble ? Ici, l’on a froid ; et, c’est singulier, dehors il fait tiède et l’air s’alourdit, — vieil indice avant-coureur d’une grosse tourmente.

Gotthold, de même, regardant autour de lui

C’est qu’ici le vent passe à travers les lierres du dehors qui verdissent le granit. Oui, cette pièce est glaciale.

Miklaus, qui empile dans l’âtre d’énormes bûches

Aussi, pourquoi ne jamais l’habiter qu’aux jours de cérémonie ? Seul, maître Janus y vient, parfois…

Gotthold allume les candélabres ; Miklaus, en se relevant, considère les reflets des lumières sur les murailles et sur les boiseries, sur les croissants dédorés des étendards. — Et les bleuissements en feu des longues épées, des cimeterres et des dagues, les yeux des oiseaux de proie, les angles vermeils des cadres, les tubes des arquebuses, des carabines, jettent des miroitements qui animent les visages des vieux portraits.

Quel délabrement ! Voyez donc les tableaux !