les parois du sanctuaire.
Sur l’exhaussement de trois degrés, de vastes pourpres tombaient, suspendues entre des piliers. Elles cachaient une centrale cavité creusée dans le monstrueux socle du Sivâ.
Là, derrière les plis impénétrables, s’allongeait, disposée en pente vers les portiques, la Pierre-des-immolations.
Depuis les âges obscurs de l’Inde, à l’approche de tous les minuits, les brahmes sivaïtes, au grondement d’un gong d’appel, débordaient de leurs souterraines retraites, entraînant au sanctuaire un être humain — qui, parfois, était accouru s’offrir de lui-même, transporté du dédain de vivre. Aux circulaires clartés des braises seules de l’autel, car aucune lampe ne brûlait dans la demeure de Sivâ, les prêtres étendaient sur la Pierre cette victime nue — que des entraves d’airain retenaient aux quatre membres.
Bientôt flamboyaient les torches des saïns, illuminant l’entourage recueilli des brahmes. Sur un signe du Grand-Pontife, le Sacrificateur de Sivâ, séparant d’un arrêt chacun de ses pas, s’avançait… puis, se penchant avec lenteur vers la Pierre, d’un seul coup de sa large lame ouvrait silencieusement la poitrine de l’holocauste.
Alors, quittant l’autel, dans l’aveugle dévotion à la divinité destructrice, le Grand-Pontife s’approchait, maudissant les cieux. Et, plongeant ses mains onglées dans cette entaille, qu’il élargissait avec force, en fouillait, d’abord, l’horreur. Puis, il