Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chaine rehaussaient de gravité, paraissait empreint de mélancolie.

Pour Wilhelm, c’était un splendide jeune homme, ayant de longs cheveux bouclés et noirs, un air de douceur et d’insouciance, un teint pâle et de beaux yeux.

— Bonsoir, monseigneur ! dit-il, pardonnez-moi de ne pas être le premier au rendez-vous, je devais à ma qualité d’étranger de m’égarer en chemin.

— Votre bras.

Ils prirent le milieu de l’allée.

— Notre belle Gemma vous a-t-elle parlé de cette personne à laquelle je dois vous présenter dans une heure ? continua Forsiani.

— La duchesse d’Esperia m’a dit que Votre Altesse pouvait seule…

— Bien. Mais voyons ! D’après ce que vous en avez entendu, quelle idée vous faites-vous à ce sujet ?

— De la marquise Tullia Fabriana ?

— Oui, dit le prince.

Le jeune homme hésita, et répondit :

— Je me représente une femme dont les actions