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98 ACTE TROISIÈME Tom BuRNETT, sans entendre, à l’Officier, et s’efforçant de rire, tout en repoussant machinalement la calebasse que le Chérokée ne cesse de lui mettre devant la bouche. D’ailleurs, vous ne parlez pas sérieusement ! — C’est une aimable plaisanterie, à ce que je vois ? — Ah ! charmant ! Plus un mot : j’ai tout compris ! (Au Chérokée :) Non ! Va-t’en. (Reprenant, en souriant, à l’Officier :) — L’humour national ! Où avais-je la tête, vraiment ? (Au Chérokée :) Va-t’en donc, toi (A l’Officier :) Croiriez-vous qu’un instant j’ai pris au sérieux moi-même... (Rêvant :) Oui. c’était impossible, en effet... L Officier, après un moment, raide, froid et pesant ses paroles Je dois confesser, Burnett, que je suis surpris, — (c’est le mot !) — d’un tel accueil. — Vraiment, je ferai mon rap- port aux autorités ; — aux autorités. Il y va de l’amende et de la prison, sir Tom, Au revoir. Il sort. Tom Burnett, perdant la téle et sautant à bas de la table Va faire ton rapport au grand diable et reste avec lui ! — N’ai-je vécu ?,.. (Il s’arrête, comme suffoqué.) L’Officier, revenant et suivant Tom Burnett qui marche à grands pas J’oubliais : les vingt dollars du change sont affectés... Tom Burnett, Aux armes ! (L’Officier s’enfuit. Tom Burnett va de l’un à l’autre :) Mes amis ! Citoyens ! Mes frères, je suis des vôtres ! Marchons ! Courons sur Boston ! Défendons notre argent ! Mort aux oppresseurs !... Tous, le calmant Là ! Là ! Calmez-vous, mister Tom. Mr O’Keene, humant, paisiblement, sa prise Ne vous fatiguez pas, monsieur Burnett.