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ananas

fruit en a été coupé, si la saison est peu avancée : ils prennent alors de la force avant d’être sevrés ; mais il est désirable que cette opération ne se fasse pas plus tard que le mois d’août ou de septembre.

La terre qui convient le mieux aux ananas est une terre légère, moelleuse, contenant une forte proportion de matière végétale à l’état fibreux, et ne se battant pas par les arrosements. On peut l’obtenir en mélangeant un tiers de bonne terre avec un tiers de terre de bruyère et un tiers de terreau de feuilles. Ce mélange doit être ensuite enrichi, suivant le besoin, avec du fumier bien décomposé.

Pendant le premier hiver, les jeunes plants sont tenus en bâche aussi près du verre que possible ; pendant l’été, on peut les dépoter et les tenir dans une bâche ouverte, que l’on couvre seulement quand l’abaissement de la température l’exige. A la fin de l’été, on rempote les plantes dans des pots plus grands et on les hiverne de nouveau dans une bâche bien chauffée. Au printemps, la plupart des plantes doivent se préparer à fleurir. On en choisit alors quelques-unes prises parmi les plus belles, pour les faire fructifier en pleine terre en serre, si l’on en a le moyen ; le reste fructifie en pots, et l’on peut échelonner la production en poussant d’abord les pieds les plus avancés, puis les autres successivement, au fur et à mesure des besoins et de l’espace dont on dispose.

En opérant dans les meilleures conditions et avec les variétés les plus précoces, on peut arriver à obtenir des fruits en dix-huit mois, ou même un peu moins, à compter du moment où l’œilleton a été détaché de la plante mère.

Usage. — Le fruit se mange cru, ou apprêté et confit de diverses manières. Les horticulteurs distinguent un assez grand nombre de variétés d’ananas. Les plus estimées sont les suivantes :


I. Variétés à feuilles lisses.


A. de Cayenne ou Maïpouri. Fruit pyramidal, très gros. Variété assez tardive.

A. de la Havane. Bonne variété, mais inférieure à l’A. de Cayenne.


II. Variétés à feuilles épineuses.


1° Variétés hâtives.


A. de la Providence. Fruit oblong ou ovale, d’un jaune rougeâtre, d’une beauté remarquable, et très précoce.

A. du Montserrat. Fruit cylindrique, quelquefois plus large au sommet qu’à la base, de couleur cuivrée ; chair ferme, juteuse et d’une qualité excellente.

A. Enville. Fruit pyramidal, de couleur orangé foncé, couronne petite ; chair jaune pâle, juteuse, parfumée.


2° Variétés de moyenne saison.


A. de la Martinique ou A. commun. Fruit moyen ou petit, orangé ; chair ferme, extrêmement parfumée.