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pois.

l’autre. Enfin, aussi bien dans les pois sans parchemin que dans les pois à écosser, on doit faire la distinction des variétés à rames, des demi-naines et des naines ; ce qui donne pour les pois cultivés, et sans tenir compte de la couleur verte ou blanche des grains, plusieurs classes ou subdivisions dont nous allons passer en revue successivement les différentes variétés.

Culture. — La culture des pois ne présente pas de grandes difficultés, et elle se pratique en grand et en plein champ dans les environs de Paris et des grandes villes, avec des résultats généralement très rémunérateurs. On choisit autant que possible pour cette culture des terres saines, fertiles et de consistance moyenne.

Le semis se fait en lignes, depuis la seconde moitié de novembre jusqu’au mois de mars. Le P. Michaux ordinaire est celui qu’on emploie de préférence, aux environs de Paris, pour les semis d’automne, ce qui lui a valu le nom de P. de Sainte-Catherine. Ces semis de novembre peuvent se faire aussi très avantageusement dans les jardins potagers. On y consacre alors d’ordinaire une plate-bande bien exposée et abritée par un mur, et l’on y emploie les variétés les plus précoces de toutes, telles que le P. prince Albert, le Caractacus ou le P. nain très hâtif à châssis. Ce dernier, comme son nom l’indique, est celui qui convient le mieux pour la culture sur couches ; il est extrêmement précoce, très nain, tient très peu de place, et l’on n’est pas obligé d’en courber les tiges au moyen de lattes ou de traverses de bois, comme on devait le faire autrefois, quand, avant son introduction, on cultivait sous châssis des variétés à rames ou à demi-rames.

L’époque des semis en pleine terre se prolonge pendant toute la durée du printemps, pour assurer la continuité de la production pendant toute la belle saison. Après les variétés précoces, on sème les grands pois à rames, plus tardifs, plus productifs et moins sujets que les autres à souffrir du blanc pendant les chaleurs de l’été. Le P. de Clamart et les grandes variétés de pois ridés ont un mérite tout particulier pour les semis tardifs, destinés à produire à la fin de l’été et en automne.

Dans les cultures potagères, on soutient les pois de grande taille au moyen de rames, ordinairement de châtaignier ; dans la culture en plein champ, on se dispense le plus souvent d’employer les rames, qui seraient trop coûteuses et dont la pose exigerait trop de main-d’œuvre. On pince alors la tige des pois à rames au-dessus de la troisième ou de la quatrième maille ; elle devient ainsi assez ferme pour se soutenir. Cependant ce traitement, qui s’applique avec succès aux variétés de taille moyenne, comme les pois Michaux, ne réussirait pas pour les variétés de grande taille, comme les pois ridés à rames : aussi ces derniers n’ont-ils pas encore pris place dans la grande culture proprement dite. Une fois bien levés et pourvus de rames, si leur taille en exige, les pois ne réclament plus aucun soin en dehors de quelques arrosements en cas de sécheresse. La transplantation n’est pratiquée que comme moyen d’augmenter la précocité des pois de première saison, qu’on peut faire lever en pots sous châssis ou en serre, pour les mettre en place à la sortie de l’hiver, et encore les avantages de cette pratique ne sont-ils pas absolument certains.

Usage. — Le grain des pois à écosser se mange cuit, soit vert, soit sec ; on emploie de même les cosses jeunes des pois sans parchemin.