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est, relativement à sa hauteur, peu épais. Mais, de ce côté, il s’agissait seulement de se clore à la gorge de la tour, et ce mur est d’ailleurs solidement maintenu dans son plan vertical par les deux guettes FF, qui, par leur assiette et leur poids, présentent deux points d’appui d’une grande solidité. La jonction de la couverture avec le pignon est bien abritée par ces degrés qui forment solins sur le parement intérieur et qui facilitent la surveillance des parties supérieures de la tour. La toiture (dont la pente est indiquée par la ligne ponctuée IK) repose sur les deux grands bahuts K séparant absolument le chemin de ronde F de la salle centrale. Au niveau du rempart, le chemin de ronde G pourtourne la construction du côté de la ville, dont le sol est en CD, comme celui du dehors est en AB.

D’ailleurs, le soin apporté dans les conceptions d’ensemble de ces édifices militaires se manifeste jusque dans les moindres détails. On retrouve partout la marque d’une observation réfléchie et d’une expérience consommée. Ainsi, sans nous étendre trop sur ces détails qui trouvent leur place dans les articles du Dictionnaire, nous nous bornerons à signaler une de ces dispositions intérieures de la structure des fortifications de Carcassonne à la fin du XIIIe siècle. Quelques-unes des tours les plus exposées aux efforts de l’assaillant sont munies, à leur partie antérieure, de becs saillants destinés à éloigner les pionniers et à offrir une résistance puissante aux coups du mouton (bélier) (voy. Architecture Militaire, Tour ).


Or voici, dans ce cas particulier, comment est disposé l’appareil des assises (155). Les joints des pierres, dans la partie anté-