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Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 4.djvu/321

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[corbeau]
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chœur de la cathédrale de Sens. Dans l’église de Montréal que nous venons de citer, pour ne pas embarrasser le sanctuaire par des piles engagées portant de fond, l’architecte a porté non-seulement les arcs ogives, mais encore l’arc doubleau séparant les deux voûtes qui couvrent l’abside carrée, sur de puissants corbeaux profondément engagés dans la construction (17). Dans cette figure, on voit, en A, le tirant de bois posé pour maintenir la poussée des arcs pendant la construction, et coupé au nu du sommier lorsque cette construction s’est trouvée suffisamment chargée.

Au XIIIe siècle, lorsque les voûtes ne portent pas de fond, elles ne reposent plus sur des corbeaux, mais sur des culs-de-lampe (voy. ce mot). Le corbeau de pierre appartient presque exclusivement à l’époque romane, au XIIe siècle et au commencement du XIIIe. Quant au corbeau de bois, c’est-à-dire aux saillies formées par les poutres ou les solives sur le nu d’un mur, il se retrouve dans toutes les constructions de bois jusqu’à l’époque de la renaissance (voy. Charpente, Maison, Pan de bois, Solive).