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environ de largeur, avec une gouttière à la hauteur de douze pieds. Près de la porte un appentis de dix ou douze toises était destiné à l’habitation. Sur le pignon de derrière devait être construite une tourelle assez grande pour contenir un lit et un escalier. On devait employer à la construction de cette tourelle de bon bois de chêne, gros et fort, et de bonnes tuiles. Les angles des murs ainsi que la porte devaient être en pierre de taille. Enfin il devait être construit un grand et bon pressoir couvert d’un bon appentis en tuiles[1]. » Il existe encore dans le Beauvoisis, le Soissonnais, les environs de Paris et la Touraine, un assez grand nombre de ces bâtiments de fermes des XIIe et XIIIe siècles[2], notamment de fort belles granges (voy. Grange), des colombiers (voy. Colombier), qui ont presque toujours appartenu à des établissements religieux. Quant à la disposition générale des bâtiments de fermes, elle est subordonnée au terrain, aux besoins particuliers, à l’orientation. Ce n’est jamais qu’une agglomération de corps de bâtisses séparés les uns des autres, enclos de murs et souvent de fossés. Quelquefois même, ces fermes étaient fortifiées, les murs d’enceinte étaient garnis d’échauguettes ou de tourelles. On en voit encore quelques-unes de ce genre en Bourgogne, dans l’Auxois, dans le Lyonnais et le Poitou.

FERME, s. f. Terme de charpenterie. On entend par ferme toute membrure de charpente qui compose une suite de travées. On dit une ferme de comble, une ferme d’échafaud (voy. Charpente, Échafaud).

FERMETURE, s. f. (Voy. Barre, Fenêtre, Porte, Serrurerie).

FERRURE, s. f. (Voy. Armature, Serrurerie).

FEUILLURE, s. f. Entaille pratiquée dans l’ébrasement d’une porte ou d’une fenêtre pour recevoir les vantaux ou les châssis (voy. Fenêtre, Porte ). Les châssis dormants portent aussi des feuillures, quand ils reçoivent des châssis ouvrants (voy. Menuiserie).

FICHAGE. Action de Ficher.

FICHER, v. Ficher une pierre, c’est introduire du mortier sous son lit de pose et dans ses joints lorsque cette pierre est posée sur cales. Habituellement, pendant le moyen âge, on ne fichait pas les pierres, on les posait à bain-de-mortier, ce qui est de beaucoup préférable ; car il est difficile, lorsqu’une pierre est posée sur cales, d’introduire le mortier dans son lit et ses joints, et surtout de comprimer le mortier de manière à éviter les

  1. Voy. la préface au Cartulaire de l’église Notre-Dame de Paris, pub. par M. Guérard, p. ccx, et le t. II, p. 236.
  2. Voy. Arch. civ. et domest., par MM. Verdier et Cattois.