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l’usage adopté, n’a qu’une seule ouverture au sommet, par laquelle on peut apercevoir la lumière de la lampe. Quant à la petite tablette qui se trouve disposée sous l’ouverture inférieure, elle ne saurait être considérée comme un autel, mais seulement comme un repos destiné à appuyer l’échelle et à placer la lampe pour l’arranger avant de la monter.

Une autre lanterne, plus complète que celle-ci, se trouve dans le village de Ciron (Indre) ; elle date de la fin du XIIe siècle. Posée sur une large plate-forme élevée de sept marches au-dessus du sol, elle possède une table d’autel et, à la droite de cette table, l’ouverture nécessaire à l’introduction de la lampe (2). Cette porte était fermée par un vantail en bois. Nous donnons, en A, le plan général du monument de Ciron ; en B, le plan au niveau de l’autel, et en C, au niveau de la lanterne supérieure. La fig. 3 présente l’élévation et la coupe de ce monument, bien conservé encore aujourd’hui. La lanterne est à claire-voie, de manière à laisser voir la lumière de tous les points de l’horizon. La fig. 4 présente une vue perspective et un plan de la lanterne des morts d’Antigny (Vienne), qui date du milieu du XIIIe siècle. Le monument, suivant l’usage, repose sur une plate-forme de trois marches ; il est sur plan carré, possède son petit autel avec une marche, une porte latérale pour l’introduction de la lampe et quatre ouvertures au sommet pour laisser passer la lumière. L’amortissement supérieur était probablement terminé par une croix, comme les deux exemples précédents.

Les lanternes des morts perdent leur caractère de pierre levée, de colonne isolée, pendant le XIVe siècle, et sont remplacées par de petites chapelles ajourées dans lesquelles on tenait une lampe allumée (voy. Chapelle, fig. 20). C’est ainsi que les vieilles traditions gauloises, qui s’étaient perpétuées à travers le christianisme jusqu’à la fin du XIIIe siècle, changeaient de forme peu à peu jusqu’à faire oublier leurs origines.

LARMIER, s. m. Profil pris dans une hauteur d’assise, formant bandeau ou membre supérieur de la corniche, et destiné à protéger les parements, en faisant écouler loin des murs l’eau pluviale.

Le larmier de la corniche romaine n’est qu’un léger évidement A (1)