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Ces ponts avaient été adoptés au moment de l’emploi de l’artillerie à feu, afin d’éviter les bras et chaînes des ponts-levis que l’assiégeant pouvait détruire avec le canon. Ils remplissaient le même office, et ne laissaient rien voir de leur mécanisme à l’extérieur. Le pont à bascule (fig. 17) se composait de deux poutres avec traverses et madriers, chacune des extrémités postérieures des deux poutres étant munies d’une chaîne s’enroulant sur un treuil. Nous avons l’occasion, dans l’article Porte, de revenir sur ces ponts mobiles, et particulièrement sur les ponts-levis adaptés à la maçonnerie.

L’usage des ponts de bateaux remonte aux premiers temps du moyen âge ; c’était là une tradition antique qui ne s’était jamais effacée. Éginhard, dans la Vie de Charles et de Karloman, raconte que le premier de ces princes avait fait établir un pont de bateaux sur le Danube pour s’en servir pendant la guerre contre les Huns[1].

  1. « Rex autem, propter bellum cum Hunis susceptum in Bajoaria sedens, pontem navalem quo in Danubio ad id bellum uteretur, ædificavit… » (Karolus, DCCXCII).