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trouvent. La composition des rinceaux rappelle ces entrelacs, ces nattes, des ornements nord-européens. Il y a une influence byzantine dans la forme générale du chapiteau, dans l’agencement des sculptures du tailloir ; il y a du gallo-romain dans le modelé et les dentelures des feuillages, d’un travail un peu lourd et mou.

En commençant cet article, nous avons dit combien il est périlleux, en archéologie, de prétendre classer d’une manière absolue les divers styles d’une même époque. Les enfantements du travail humain procèdent par transitions, et, s’il est possible de saisir quelques types bien caractérisés qui indiquent nettement des centres, des écoles, il existe une quantité de points intermédiaires où se rencontrent et se mêlent, à diverses doses, plusieurs influences. Dans l’article Clocher, nous avons eu l’occasion de signaler ces points de contact où plusieurs écoles se réunissent et forment des composés qu’il est difficile de classer d’une manière absolue. Il n’en est pas moins très-important de constater les noyaux, les types, quitte à reconnaître quelques-uns des points de jonction ou des mélanges se produisant et qui déroutent souvent l’analyse. Ainsi, à Toulouse, nous avons une école ; à Poitiers, nous en voyons une autre ; or, sur le parcours entre ces deux centres, quantité de monuments possèdent des sculptures qui inclinent tantôt vers l’une de ces écoles, tantôt vers l’autre, ou qui mélangent leurs produits de telle façon qu’il est difficile de faire la part de chacune des deux influences. Cela s’explique. Telle abbaye d’une province établissait une fille dans une province voisine. Elle y