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Nous ne chercherons pas, en l’absence de tout document graphique, à donner une restauration de ces monuments qui devaient être si intéressants.

On connaît les belles portes de bronze de la basilique normande de Montreale près Palerme, celles de la cathédrale de Pise, celles de Vérone. Ces vantaux sont composés par panneaux dans lesquels sont inscrits des sujets en bas-relief, avec ouvrages niellés et damasquinés. Il est à présumer que les vantaux des portes principales de l’église abbatiale de Saint-Denis étaient conçus de la même manière. On voit aussi sur le flanc méridional de la cathédrale d’Augsbourg des vantaux de portes revêtus de bronze, par panneaux, qui datent du XIIe siècle, mais qui contiennent des fragments provenant d’un monument beaucoup plus ancien. Si l’on s’en rapporte à certaines vignettes de manuscrits, on pourrait croire aussi que le moyen âge posait, sur les vantaux de portes, des revêtements de bronze par bandes horizontales, comme des frises superposées, décorées d’ornements et de figures.

Quant aux vantaux de bois composés par panneaux, nous renvoyons le lecteur à l’article Menuiserie.

VERGETTE, s. f. (tringlette). Barre de fer carrée ou ronde, mince, qui sert à maintenir les panneaux des vitraux entre les barlotières. Les panneaux de vitraux s’attachent aux vergettes au moyen de petites bandes de plomb soudées aux plombs de sertissure des verres (voyez Vitrail).

VERRIÈRE, s. f. — Voyez Vitrail.

VERROU, s. m. — Voyez Serrurerie.

VERTEVELLE, s. f. — Voyez Serrurerie.

VERTU, L’iconographie du moyen âge met souvent en parallèle la personnification des vertus et des vices. L’antagonisme du bien et du mal est, comme on sait, une de ces idées admises chez presque tous les peuples de races supérieures. Nous la voyons se manifester dans les Védas, chez les Iraniens, chez les Égyptiens, et pendant l’antiquité païenne. Le monothéisme sémitique devait nécessairement repousser cette double influence, qui était, pour ainsi dire, le fondement du panthéisme. Les Juifs n’admettaient pas une puissance rivale de leur Jéhovah. Le péché, pour les Juifs, n’était qu’une infirmité attachée à l’homme, mais n’était pas supposé inspiré par une puissance supérieure à lui. La Genèse fait intervenir, il est vrai, entre le premier homme et la première femme, le serpent[1] : « Le serpent étoit plus rusé que tous les ani-

  1. Genèse, chap. iii, trad. de Cahen.