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[ ÉCU ]
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son surcot est blanc ; les arçons de la selle sont rouges. On observera comme, pour charger, il s’étaye sur le haut du troussequin de la selle, debout sur ses étriers. Les guiges sont souvent alors richement décorées de plaques d’orfèvrerie.

Bientôt — vers la fin du xive siècle — la pointe de l’écu se projette en avant et l'empêche de frapper le bas du torse. Quelquefois le canton dextre est échancré pour faciliter le passage du bois (fig. 12[1]), ou bien l’écu affecte déjà la forme de la targe (fig. 12 bis[2]), dont la section longitudinale sur ab présente le profil A, et la section horizontale le profil B, A et B étant les faces externes. Ces écus-targes étaient, en combattant, suspendus au cou par la guige et maintenus à la saignée par les enarmes, qui ne se composaient que d’une seule courroie. La main gauche demeurait libre (fig. 13[3]). On voit aussi, à cette époque, des hommes d’armes portant des écus-targes très-courts et larges, enveloppant bien le haut de la poitrine (fig. 14[4]). En A, cet écu est présenté de face, et en B en projection horizontale. Ces écus étaient faits de bois léger recouvert de peau d’âne ou de peau de cerf en double ou en triple, bien collée, peinte et vernie. Les fabricants d’écus étaient renommés

  1. Statues des preux, château de Pierrefonds (1395).
  2. Même provenance : statue de Judas Macchabée.
  3. Manuscr. Biblioth. nation., Tristan et Iseult (fin du xive siècle).
  4. Manuscr. Biblioth. nation., le Miroir historial (1395).