« De l’une part se trait lés .I. piler.
« Ce dist le letre qui fu el branc letré
« Qu’ele fu suer Durendal au puing cler ;
« Galans les fist, .II. ans mist à l’ouvrer,
« .X. fois les fist en tin achier couler.[1]»
Il est fait plusieurs fois mention de ce Galant et d’autres fabricants célèbres d'épées. Dans le roman de Ficrabras, l'auteur cite la plupart de ces épées historiques, ainsi que les noms de ceux qui les avaient faites. Ce passage est assez curieux pour que nous le donnions ici en entier :
« Fierabras d’Alixandre fut moult de grant tierlé :
« Il a çainte l’espée au senestre costé,
« Puis a pendu Bautisme à l’archon noieté,
« Et d’autre part Garbain au puing d’or esmeré.
« De ceus qui les forgierent vous dirai vérité,
« Car il furent .III. frère tout d’un père engerré.
« Galans en fu li uns, ce dist l’auctorité ;
« Munificans fu l’autres, sans point de fausité ;
« Aurisas fu li tiers, ce dit on par verté.
« Ceulx firent .IX. espées dont on a moult parlé.
« Aurisas fit Baptesme au puing d’or esmeré,
« Et Plorance et Garbaiu, dout li branc sont tempré :
« .XII. ans i mist anchois que fuisent esmeré.
« Et Munificans fist Durendal au puing cler,
« Musagine et Courtain, ki sont de grant bonté,
« Dont Ogiers li Danois eu a maint coup donné.
« a Et Galans fist Flobcrge ’a l’acier atempré,
« Hauteclere et Joiouse, où moul ot dignelé :
« Cele tint Karlemaines longuement en certé[2]. »
Ces citations ne prouvent autre chose que l’importance attachée pendant les xiie et xiiie siècle à la valeur de l’épée. C’est beaucoup