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Page:Viollis - Le secret de la reine Christine, 1944.djvu/101

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LE SECRET DE LA REINE CHRISTINE

XIII


L’aube n’avait pas encore apparue quand Christine et sa fidèle Ebba, emmitoufflées dans ses fourrures, montèrent dans le léger traineau représentant un dauphin or et vert, qui devait les conduire sur le lieu de la chasse.

Charles-Gustave, Erick, Jacob, Magnus et deux des jeunes officiers invitées la veille les accompagnaient à cheval. Ils avaient endossés des vestes en peaux, de renne fourrées et chaussé d’épaisses bottes de feutre, souples comme des bas et impénétrables au froid.

Il y avait encore quelques valets, armés de couteaux et d’épieux, qui devaient servir de rabatteurs. L’un d’eux tenait par la bride le cheval de Christine.

— Dès que le soleil paraîtra, fit Christine, je sauterai sur son dos. Tu me pardonnes, Ebba ?

— Je n’aime guère les battues auxquelles j’ai assisté, dit alors Jacob. Elles m’ont semblé dépourvues de tout imprévu, de tout panache. Le pauvre ours est là, souvent caché au fond de sa tanière ; on le traque, on le harcèle et, au moment où il se décide à sortir pour affronter le combat, on le massacre sans aucun risque, abrité qu’on est derrière d’épais filets. C’est un simple, un lâche assassinat !