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Page:Viollis - Le secret de la reine Christine, 1944.djvu/62

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LE SECRET DE LA REINE CHRISTINE

furent pas de longue durée. Les États de Suède, réunis d’urgence, déclarèrent la reine-mère déchue de la jouissance de son douaire. L’ambassadeur de Danemark fut en outre officiellement informé de la désapprobation du gouvernement suédois et Christian sentit peu à peu une dangereuse tension s’établir entre les deux royaumes.

Était-il, en outre, un peu las des vapeurs et des plaintifs roucoulements de la dame ? Il lui proposa bientôt de retourner dans sa famille brandebourgeoise. Un point final était mis à cette idylle.

La reine-mère demeura chez son frère, l’électeur du Brandebourg, quelques années un peu mornes. Puis, sa fille devenue reine, lui fit rendre sa fortune et elle revint dans son château de Nykoping où elle passa désormais une vie sans histoire.

— Pauvre mère, dit pensivement Christine. N’aurait-elle pas eu droit avant son déclin à quelques années de bonheur et d’amour ? La diplomatie ne l’a point permis. Et moi qui aujourd’hui imite son exemple en m’évadant, je me suis montrée pour elle aussi dure que les régents… Les reines ne peuvent aimer que sur commande. Et c’est là une des raisons pour lesquelles je ne veux plus être reine.