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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/36

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l’enclos du rêve

II

Et c’est l’heure où le parc exquisement s’endort
Au frisselis chantant des feuilles balancées,
Où sont toutes les fleurs — du rêve en robe d’or —
Dans l’ombre palpitante et tiède entrelacées.

Le ciel tendu d’azur pâli, sur le décor
Projette le reflet de ses teintes passées,
Et comme un éventail très lent, la brise encor
Effleure le jardin de ses ailes lassées.

Et tout défaille en l’infini du jour mourant,
Des calices déclos un parfum enivrant
S’évapore dans l’air bleuté qui nous l’apporte.

Et sous les peupliers aux faîtes embrumés,
À travers les rameaux qu’automne a clairsemés,
L’étang fait miroiter les plis de son eau morte.