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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/53

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intimités

LA NUIT EST BLEUE

La nuit est bleue et l’air s’apaise, et les coteaux
Semblent des cavaliers drapés dans leurs manteaux
Et faisant un cortège, en longue cavalcade,
À la Lune trônant dans un ciel de parade.

L’heure est silencieuse et comme enveloppante,
La forêt d’alentour a revêtu sa mante,
Et de la douceur vient des grands cieux accalmis :
Si nous allions rêver sous les arbres amis.

Si nous allions, marchant au hasard du chemin,
Naïvement, et ta main prise dans ma main ;
Si nous allions, puisque la Nuit nous y convie,
Nous baigner dans l’oubli du mal et de la vie.