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Page:Virenque - L'enclos du rêve, 1904.djvu/67

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ressouvenances


Mais toujours une invincible attirance
Entraînait mon rêve, entraînait mes pas
Vers les temples saints. J’aimais leur silence,
Leur paix où se vient blottir la souffrance,
Et j’aimais l’autel fleuri de lilas
Où sourit la reine de l’espérance.

J’aimais l’ombre embuant la nef gothique,
L’autel étoilé comme un soir d’avril,
Et les ors verdis au fond du triptyque,
Et la châsse où dort l’ancienne relique,
Et le sanctuaire où l’encens subtil
Se déroule et monte à la voûte antique,

Et l’écho puissant de l’orgue qui tonne,
Et sa plainte lente et ses chants confus,
Et sur le vitrail la pure madone
Qu’un dernier rayon de soleil couronne,
Et plus loin le doux regard du Jésus
Au geste béni de main qui pardonne.

Ô mes visions de prime jeunesse !
Doux poèmes blancs, poèmes ailés,
Parfumés et clairs et pleins de tendresse,
Par vous, j’ai goûté la sainte allégresse !
Fragiles oiseaux si vite envolés
Quand sont arrivés les jours de tristesse !