Page:Virgile - Géorgiques, traduction Desportes, 1846, 1.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
Géorgiques. Livre I.

area terit fruges tostas.
Ara nudus,
sere nudus :
hiems ignava colono.
Frigoribus
agricolæ
fruuntur plerumque
parto,
lætique curant inter se
convivia mutua.
Hiems genialis invitât,
resolvitque curas :
ceu quum carinæ pressæ ?
tetigere jam portum,
et nautæ læti
imposuere puppibus
coronas.
Sed tamen tempus tum
stringere
et glandes quernas,
et baccas lauri, oleamque,
myrtaque cruenta ;
tum
ponere pedicas gruibus
et retia cervis,
sequique
lepores auritos ;
tum
figere damas,
torquentem
verbera stuppea
fundæ Balearis,
quum nix jacet alta,
quum flumina
trudunt glaciem.

Quid dicam
tempestates
et sidéra autumni,
atque, ubi jam
diesque brevior
et æstas mollior,
quæ vigilanda
viris ?
vel, quum ruit
ver imbriferum,
quum jam messis spicea
inhorruit campis,

l’aire bat les blés desséchés.
Laboure étant nu,
sème nu (pendant la chaleur) :
l’hiver est oisif pour le cultivateur.
Pendant les froids
les cultivateurs
jouissent la plus grande partie de la saison
de ce qu’ils ont acquis,
et joyeux ils s’occupent entre eux
de festins mutuels.
L’hiver saison des-plaisirs les y convie,
et dissipe les soucis :
comme quand les vaisseaux chargés
ont touché déjà le port,
et que les matelots joyeux
ont posé-sur les poupes
des couronnes.
Mais cependant c’est le temps alors
de cueillir
et les glands du-chêne,
et les baies du laurier, et l’olive,
et les baies-de-myrte couleur-de-sang ;
alors c’est le temps
d’établir des pièges pour les grues
et des filets pour les cerfs,
et de poursuivre
les lièvres aux longues-oreilles ;
alors c’est le temps
de percer (tuer) les daims,
faisant-tourner
les courroies d’-étoupe
de la fronde des-Baléares,
alors-que la neige est-étendue haute,
que les fleuves
charrient de la glace.

Que dirai-je
des temps
et des constellations de l’automne,
et, lorsque déjà
et le jour est plus court
et l’été plus doux,
quels travaux sont à-faire-avec-soin
aux hommes (aux cultivateurs) ?.
ou, quand vient-avec-rapidité
le printemps qui-apporte-la-pluie,
lorsque déjà la moisson d’-épis
est hérissée (a grandi) dans les champs,