Page:Virgile - Géorgiques, traduction Desportes, 1846, 1.djvu/48

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rameau de chêne, il n’ait, d’un pied rustique et sans art, dansé pour Cérès, et chanté des vers en son honneur.

Afin que les hommes pussent prévoir avec certitude et les chaleurs, et les pluies, et les vents précurseurs du froid, le père des dieux lui-même a déterminé d’avance ce que nous annoncerait la Lune, qui renaît tous les mois ; sous quel signe cesseraient de souffler les vents du midi, et quel présage souvent observé avertirait le laboureur de tenir les troupeaux plus près des étables.

Et d’abord, dès que les vents commencent à s’élever, la mer émue s’agite, enfle ses vagues ; des cris stridents s’entendent au haut des montagnes ; de longs mugissements courent au loin sur les rivages troublés, et les bruits redoublent dans les forêts murmurantes. L’onde n’épargne qu’à peine les flancs creux du navire, quand les plongeons, abandonnant la pleine mer, poussent de grands cris et cherchent le rivage ; quand les foulques marines, sortant de l’eau, s’ébattent sur le sable, et que le héron quitte ses marais et s’élance au-dessus des nues.

Souvent aussi, aux approches de la tempête, tu verras des étoiles, se détachant de la voûte céleste, sillonner les ombres de la nuit d’une longue traînée de lumière ; tu verras voltiger la paille légère et la