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Géorgiques. Livre I.

noctis serenæ.
Quum primum Luna
colligit ignes revertentes,
si comprenderit
cornu obscuro
aeéra nigrum,
maximus imber parabitur
agricolis pelagoque.
At, si suffuderit ore
ruborem virgineum,
erit ventus ;
Phœbe aurea
rubet semper vento.
Sin in quarto ortu
(namque is auctor
certissimus),
ibit pura per cœlum,
neque cornibus obtusis,
et totus ille dies,
et qui nascentur ab illo
ad mensem exactum,
carebunt pluvia ventisque ;
nautæque servati
solvent vota in littore
Glauco, et Panopeæ,
et Melicertæ Inoo.

Sol quoque et exoriens,
et quum se condet in undas,
dabit signa ;
signa certissima
sequuntur solem,
et quæ refert mane,
et quæ astris surgentibus.
Ubi ille variaverit maculis
ortum nascentem,
conditus in nubem,
refugeritque medio orbe,
imbres sint suspecti tibi ;
namque Notus
urget ab alto,
sinister arboribusque
satisque pecorique.
Aut ubi radii
sub lucem
sese erumpent diversi
inter nubila densa,
aut ubi Aurora

d’une nuit sereine.
Quand pour-la-première-fois la Lune
rassemble ses feux de-retour,
si elle renferme
dans son croissant obscur
un air noir,
une très-grande pluie se-préparera
pour les cultivateurs et pour la mer.
Mais, si elle répand sur son visage
une rougeur virginale,
il y aura du vent ;
Phébé dorée
rougit toujours par le vent.
Si-au-contraire au quatrième lever
(car c’est le garant
le plus certain),
elle va pure à-travers le ciel,
et non avec des cornes émoussées,
et tout ce jour-,
et ceux-quinaîtront depuis lui
jusqu’au mois accompli,
seront-exempts de pluie et de vents
et les navigateurs sauvés
acquitteront leurs vœux sur le rivage
à Glaucus, et à Panopée,
et à Mélicerte fils-d’Ino.

Le soleil aussi et en se-levant,
et quand il se cachera dans les eaux,
donnera des signes ;
des signes très-certains
suivent le soleil,
et ceux-qu’il rapporte (donne) le matin,
et ceux-qu’il donne les astres se-levant.
Lorsqu’il aura nuancé de taches
son lever naissant,
caché dans un nuage,
et se-seraretiré (voilé)de la-moitié de son disque,
que les pluies soient suspectes à toi ;
car le Notus
menace venant de la haute mer,
funeste et aux arbres
et aux blés et au troupeau.
Ou lorsque ses rayons
à-l’approche-de la lumière
s’échapperont en-sens-divers,
entre (à travers) les nuages serrés
ou lorsque l’Aurore