Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/87

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Depuis six mois que je poursuis ma guérison morale, mes plaies se sont si bien fermées qu’à peine me reste-t-il un souvenir confus d’insomnies et d’affres délirantes. Mais pour narguer votre parrain, et tout de même vous complaire, afin que chaque minute de ma conscience résonne éternellement en votre être, chère petite fiancée, je veux m’autosuggestionner, revivre un soir ces années passées dans l’agitation intérieure et la dissipation intellectuelle.

Demain, de bon matin, François attelera la carriole et vous portera mes deux lettres avant de se rendre à la ville. Votre journée commencera par un sourire. Lorsqu’on vous tendra ce lourd papier à votre réveil, vous caresserez d’abord votre joie et resterez un grand moment à fixer cette enveloppe blanche.


Sachez donc que la rue de Médicis possède, entre autres attraits, celui d’offrir le plus sûr ermitage au sein du plus turbu-