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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/107

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UNE FEMME M’APPARUT…

tait un prêtre… Il se fit en moi une grande stupeur.

Un prêtre ! — Un prêtre, parmi ces fleurs véhémentes, dans ce jardin frémissant de parfums !… Ione avait fait appeler un prêtre à son lit de mort… Pourquoi ?…

Je me souvins de certaines phrases de moi qu’elle avait approuvées :

« En mes bosquets, les fleurs n’ont point de symbole. Elles n’ont que des pâleurs et des parfums. Je ne conçois pas d’autre éternité que celle des Poètes et des Statues… »

Et cette même Ione avait fait appeler auprès d’elle un prêtre !

J’évoquai les yeux fixes de mon amie, les yeux qui semblaient ne plus devoir se fermer, même dans le sommeil, et le front qui songeait toujours. Je compris toute l’horreur de cette perpétuelle pensée. C’était elle qui avait lentement ravagé et inexorablement détruit le frêle corps d’Ione.

Je sentis que la pauvre enfant, hagarde devant l’impénétrable Mystère, s’était réfugiée