Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
UNE FEMME M’APPARUT…

avec une courtisane vulgaire ? N’a-t-on pas inventé la légende d’un sot engouement pour le bellâtre Phaon, légende dont la stupidité n’a d’égale que le manque de vérité historique ? Et, enfin, n’a-t-on point adopté presque universellement cette hypothèse d’un mariage que les auteurs comiques d’Athènes inventèrent pour la ridiculiser ?

— Ce prétendu mari, » appuya San Giovanni, « aurait, d’après Suidas, quitté l’île d’Andros en quête d’une épouse. Mais le nom de l’époux, Kerkolas, qui porte la plume, et celui de sa pairie indiquent suffisamment le genre d’abjecte plaisanterie qui les enfanta. Ce n’était point, d’ailleurs, la coutume des Grecs de quitter leur cité dans l’intention d’épouser une étrangère.

— Une âme grossière peut seule substituer au divin sourire d’Atthis et d’Éranna les profils barbus de Kerkolas et de Phaon, » approuvai-je.

« La morale bassement bourgeoise s’est aussi emparée d’un fragment de Psappha :