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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/30

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UNE FEMME M’APPARUT…

tenant la beauté masculine, supérieure, affirmait-il, à la beauté féminine.

« Voilà qui est effroyable, » me dit à voix basse San Giovanni « je suis convaincue que cet homme a l’âme et les mœurs du plus honnête bourgeois, et pourtant il a l’air, en ce moment, d’un trafiquant louche qui proposerait aux touristes anglais des virginités de petits garçons. Il est involontairement obscène, comme tous les Levantins. On éprouve, après son départ, le besoin d’ouvrir les fenêtres et de secouer les rideaux.

— Les adolescents ne sont beaux que parce qu’ils ressemblent à la Femme, » répliqua Vally ; « encore sont-ils inférieurs à la Femme, dont ils n’ont ni la grâce d’attitude ni les harmonieux contours.

— Quant à moi, » médita San Giovanni, « je crois qu’aucune statue de jeune dieu ne surpasse la magnificence ailée de la Victoire de Samothrace, incarnation suprême de la Beauté féminine. J’ai horreur des Hercules. Un Héraklès, » accentua-t-elle, « c’est l’apothéose du