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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/110

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La clarté baissait. Les larmes de Lorély brillaient dans le crépuscule…

« Lorély, » implorai-je en m’agenouillant auprès d’elle, « laisse-moi m’efforcer de te consoler. »

Très douce, elle me repoussa.

« Non. Il faut me laisser seule, vois-tu. J’ai besoin de silence pour apprendre à me résigner. »

J’obéis, et, le cœur très lourd, je la quittai. Je pris le sentier morne qui mène à un ancien calvaire.

Des mains stupidement brutales avaient arraché le Christ de sa croix et l’avaient brisé. Il ne restait plus que la croix éternelle, au pied de laquelle s’était effritée une marche rongée par les pluies.

Doriane, prosternée à l’ombre de cette croix, et les cheveux répandus, semblait une statue d’amoureuse trépassée.