Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/142

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La femme vulgaire, qui avait connu de nombreuses amours, dit alors :

« Jamais je n’ai aimé une femme comme aujourd’hui j’aime Nedda. »

Elles joignirent leurs lèvres.

Mais toute cette passion s’affirmait de façon trop bruyante. Elles s’aimaient avec trop d’âpreté volontaire. Les véritables amours sont faites de silence…

Tandis que je réfléchissais ainsi, Nedda, s’étant séparée de sa compagne, vint à moi.

« Je suis heureuse, » me jeta-t-elle en un défi.

Je ne sus rien répondre.

Elle protestait, elle se révoltait contre mon incrédulité muette.

« Je l’aime, » affirma-t-elle en montrant du doigt sa compagne qui l’attendait, couchée parmi les profondes herbes rousses.

« Ne songes-tu jamais à Lorély ? » osai-je interroger.