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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/202

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templai longtemps ses lèvres entr’ouvertes de rose sauvage.

« Voulez-vous, » dit-elle, « m’emmener voir les feux d’artifice qu’on tire cette nuit ? J’adore les fusées ambitieuses, la pluie d’étoiles et les arcs-en-ciel brisés…

— Je viendrai vous chercher ce soir, petite princesse. »

… L’heure sonna enfin… Elle prit mon bras… Le frôlement de ce corps gracile m’enivrait. La conscience de ma force me grandissait à mes propres yeux. Je me sentais l’orgueil attendri de l’être qui domine et qui protège. J’aimais en Dagmar l’enfant câline. Sa puérile perversité était un charme de plus, un charme de trouble et d’inquiétude.

… Une comète s’élança vertigineusement, monta, éperdue, jusqu’aux plus lointaines pléiades… Puis, ce fut un bref tonnerre, une retombée de rayons d’azur.