Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tout à coup, je respirai un étrange parfum, plus subtil que le parfum des fleurs, qui s’exhalait du jardin et montait vers moi. Je tressaillis, ainsi qu’à l’approche d’un péril indéterminé.

« Je te révélerai, dès maintenant, puisqu’il le faut, ce que je t’ai caché jusqu’ici, craignant pour la santé de ton âme malade… »

Éva s’arrêta, les paupières divinement songeuses, avant de murmurer :

« Lorély est revenue… »

Elle attendit. Je compris l’immense signification de ces quelques mots très simples. Lorély avait chassé de sa présence l’homme qu’elle n’avait jamais aimé. Elle s’était lassée de la comédie infâme. Elle était redevenue elle-même, l’inviolable prêtresse des autels délaissés…

Je pouvais aller vers Lorély en la suppliant de me pardonner tout le mal qu’elle m’avait fait et que je m’étais fait à moi-même pour elle. Je