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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/237

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— Je suis écœurée de sagesse et de raison et de vérité. Je suis écœurée de tout ce qui n’est point le simple amour. »

Je lui répondis :

« L’amour aussi a ses aurores espérantes, ses midis fervents, ses couchants mélancoliques et ses longues nuits sans lune. Tu le sais mieux que moi, toi qui crains la métamorphose plus que la mort. »

Lorély se détourna, fuyante.

« J’avais dans l’âme tout un héritage de printemps… Ouvre-moi de nouveau tes bras et ton cœur. Je ne réveillerai en toi aucune angoisse. Je ne t’apporterai aucun vestige d’un jadis qui n’est pas le nôtre. Pieusement, comme celles qui entrent dans un temple, j’entrerai dans ton cœur et, si j’y trouve une joie qui se fane d’être déjà vieille, je la remplacerai par une joie fraîchement déclose. J’ai l’âme pleine de fleurs…