Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/43

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yeux de Viviane étaient d’un bleu mortel. Ses vagues cheveux pâlissaient, tel un clair de lune. Elle souriait, comme Lorély, d’un sourire mince. Avec une lenteur perfide, elle se glissait à travers les lianes, cueillant au passage la ciguë et les digitales. Et son baiser donnait l’oubli.

Lorély était la sœur lointaine de Viviane…

… Le fallacieux printemps était venu, prodiguant ses mensongères promesses, et faisant naître la soif d’impossibles bonheurs.

Comme toutes les âmes, j’écoutais les promesses du printemps. Et mes regards se tournaient vers Lorély, qui incarnait tout le décevant avril…

« Il me semble, » chuchotait Lorély, « que ce printemps va m’apporter enfin la douceur inconnue que j’espère depuis toujours… Il me semble que je vais renaître, moi aussi, que je me réchaufferai, que je m’épanouirai toute ! Entends-tu ? Je sens que, demain, j’aimerai