Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/51

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courut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux. J’avais eu la prescience que cette femme incarnait mon destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir.

Près d’elle, j’avais connu les vertiges lumineux qui montent de l’abîme et l’appel de l’eau très profonde.

Je n’avais point tenté de la fuir, car j’aurais échappé plus aisément à la mort.

… Comme je songeais à ces choses, j’aperçus, venant vers moi, une forme crépusculaire, qu’on eût dit tissée de lumière déclinante et de bruine. Et, peu à peu, cette forme, se rapprochant, se précisa. Je reconnus Ione…

Ione avait été la petite compagne de mon enfance. Nous avions grandi côte à côte, mettant en commun toutes nos pensées. Elle était restée la blanche amie sororale. Mais je n’avais point encore osé lui parler de Lorély.

… Mes prunelles s’attachèrent sur Ione. Le