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jean d’agrève.

grouillement des Réservoirs donnait l’impression d’une foire où se coudoyaient gaîment tous les mondes, tous les partis, où s’enchevêtraient toutes les intrigues d’intérêt, d’ambition, de plaisir. Sur cet amusant théâtre de Versailles, les reines des Tuileries avaient ressaisi le sceptre ; elles luttaient bravement, elles aussi, contre de nouvelles couches, contre les jeunes femmes de leur monde qui aspiraient à les détrôner. On avait le choix entre les deux équipes, disait Jean.

Il reprit à Versailles et à l’Élysée l’existence dont il avait goûté durant son court passage à la rue Royale, sous l’Empire ; non plus avec la fougue du jeune matelot qui découvrait la vie élégante, mais avec l’expérience et le dilettantisme de la maturité. Il fit le tour des femmes de Paris : vous savez bien, cette vaillante petite armée où ce sont, comme dans les vieilles troupes, toujours les mêmes qui se font tuer ; par les mêmes adversaires, par les quelques hommes très en vue comme l’était alors d’Agrève. Il se fût singularisé s’il eût pris sa retraite avant d’avoir l’engagement obligatoire avec chacune de ces victimes complaisantes. Tout en recueillant sur ce champ d’opérations les bénéfices et les charges de sa