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Page:Vogüé - Jean d Agrève, 1898.djvu/91

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midi.

sont établies à Hyères ; elles mènent une existence assez retirée, dans la petite ville soustraite aux agitations élégantes de la Corniche.

J’ai tâté les plus méchantes gales de la colonie parisienne ; je les ai trouvées à court d’histoires sur une personne que sa position et sa figure désignent pourtant comme une proie. On ne lui prête point d’aventures, sa conduite n’a pas donné prise à la chronique ; on en parlerait plutôt comme d’un manquement au premier devoir social, qui est pour chacun de fournir quelques aliments à la curiosité blasée du monde. Les femmes la jugent insignifiante ; nulle aigreur dans leurs remarques, néanmoins, puisqu’elle ne leur a disputé aucun de nos jeunes seigneurs. Les hommes rendent justice à sa beauté ; mais elle passe pour ennuyeuse. Ces messieurs ont tout dit, quand ils ont laissé tomber d’un air détaché la phrase habituelle : « Jolie… manque de montant… » Aucun de nos grands stratégistes ne l’a honorée d’un siège qu’ils craignent long, et difficile, d’après toutes les vraisemblamces. Bref, elle n’est pas cotée dans le monde où l’on fait et défait les réputations : on n’y a pas daigné détruire celle-là.