Allez, et dites-lui que le cœur de Constance
S’intéresse à tant de vertu,
Plus encor qu’à ma délivrance.
Scène II
Rien qu’un simple officier ?
Tout le monde le dit.
Mon cœur ne peut le croire, et mon front en rougit.
J’ignore de quel sang le destin l’a fait naître,
Mais on est ce qu’on veut avec un si grand cœur.
C’est à lui de choisir le nom dont il veut être,.
Il lui fera beaucoup d’honneur.
Que de vertu ! que de grandeur !
Combien sa modestie illustre sa valeur !
C’est peu d’être modeste, il faut avoir encore
De quoi pouvoir ne l’être pas.
Mais ce héros a tout, courage, esprit, appas,
S’il a quelques défauts, pour moi je les ignore,
Et vos yeux ne les verraient pas.
J’ai vu quelques héros assez insupportables ;
Et l’homme le plus vertueux,
Peut être le plus ennuyeux ;
Mais comment résister à des vertus aimables ?
Alamir fera mon malheur.
Je lui dois trop d’estime et de reconnaissance.
Déjà dans votre cœur il a sa récompense ;
J’en crois assez votre rougeur ;
C’est de nos sentiments le premier témoignage.