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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/435

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ACTE II, SCÈNE IX. 434

De ma consioe il faut prendre le nom. Et le prier de sa part...

COLETTE.

Pourquoi non ? C*est très-bien dit ; une femme mondaine N’a rien à perdre ; on peut, sans être en peine, Dessous son nom mettre dix billets doux, Autant d’amants, autant de rendez-vous. Quand on la cite, on n’offense personne ; Nul n’en rougit, et nul ne s’en étonne : Mais par hasard, quand des dames de bien Font une chute, il faut la cacher bien.

DORFISE.

Des chutes ! moi ! Je n’ai, dans cette affaire. Grâces au ciel, nul reproche à me faire. J’ai signé ; mais je ne suis point enfin Absolument madame Bartolin. On a des droits, et c’est tout : et peut-être On va bientôt se délivrer d’un maître. J’ai dans ma tête un dessein très-prudent : Si ce beau Turc a pour moi du penchant, C’en est assez ; tout ira bien s’il m’aime. Je suis encor maîtresse de moi-même : Heureusement, je puis tout terminer. Va-t’en prier ce jeune homme à dîner. Est-ce un grand mal que d’avoir à sa. table Avec décence un jeune homme estimable, Un cœur tout neuf, un air frais et vermeil. Et qui nous peut donner un bon conseil ?

COLETTE.

Un bon conseil ! ah ! rien n’est plus louable : Accomplissons cette œuvre charitable.

FIN DU DEUXIEME ACTE.