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LliS DEUX SIÈCLES. 161

A l'appétit mourant des lecteurs dégoûtés. Mais surtout écrivez en prose poétique; J)aus un style ampoulé parlez-moi de physique ; Donnez du gigantesque; étourdissez les sots. Si vous ne pensez pas, créez de nouveaux mots; Et que votre jargon, digne en tout de notre âge, Nous fasse de Racine oublier le langage.

Jadis en sa volière un riche curieux Rassembla des oiseaux le peuple harmonieux ; Le chantre de la nuit, le serin, la fauvette. De leurs sons enchanteurs égayaient sa retraite : II eut soin d'écarter les lézards et les rats, lis n'osaient approcher : ce temps ne dura pas. Un nouveau maître vint. Ses gens se négligèrent ; La volière tomba ; les rats s'en emparèrent, lis dirent aux lézards : « Illustres compagnons. Les oiseaux ne sont plus, et c'est nous qui régnons. »

��10. — Satires. H

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